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29 novembre 2008

Le rôdeur (1)

Sophie rentrait chez elle, le froid et le vent la transperçaient malgré son gros blouson fourré de laine. La nuit s’était installée depuis plus d’une heure et elle était impatiente de retrouver la douce chaleur de la grosse cuisinière en fonte. Elle avait préparé une délicieuse soupe de courge et une quiche lorraine avant de se rendre chez sa tante pour lui porter une belle portion de ce repas. La marmite était restée sur le coin du feu et l’odeur se répandait dans toute la maison. Elle arriva aux narines de Sophie alors qu’elle était encore à l'extérieur. Elle sortit sa clef et ouvrit la porte vitrée. Le lourd volet de bois s’était décroché et battait contre le mur, elle le tira vers elle en entrant et soudain, à dix centimètre de la fermeture il se bloqua. Le sang se Sophie se glaça, elle lâcha la poignée et s’empressa de fermer la porte intérieure. Quelqu’un  l’avait suivie, en en était sure, elle avait entendu des pas derrière elle, dans le gravier. Elle n’éclaira pas la lumière et resta près de la porte, le souffle court le front perlé de sueur. Bien qu’elle ne soit pas peureuse, elle ne pouvait réagir, elle voyait cette grosse main saisissant le volet et n’arrivait plus à bouger. La porte extérieure était maintenant largement ouverte, il était là, dehors, attendant dans le noir. IL, pourquoi IL ? Ca ne pouvait être qu’un homme, cette force brutale était celle d’un homme.

Heureusement, avant de partir elle avait fermé toutes les fenêtres, aucune issue ne pouvait laisser passer un intrus. Il n’y avait que la porte d’entrée et elle ne la perdait pas de vue. Elle se dit qu’il faudrait peut-être appeler la police. Elle se dirigea vers le téléphone et composa le numéro d’urgence…pas de ligne, la poisse ! Elle mit son ordinateur en marche, en effet, le serveur était introuvable. Saleté d’Internet, toujours pareil, quand on en a le plus besoin, pas de connexion. Elle rageait contre elle aussi, elle n’avait pas voulu céder à la frénésie des téléphones portables. Comme elle regrettait ! Combien de temps avait passé, elle n’osait faire un mouvement, tout était calme dehors. Elle se déplaça sur la pointe des pieds, retenant sa respiration comme une voleuse. Elle pensa alors que l’homme avait pu faire le tour de la maison, il fallait se dépêcher et surtout ne pas faire de bruit. Elle tira la commode, c’était trop lourd, elle la poussa et parvint à la placer devant la porte. Elle eut alors une idée de génie (pensa-t-elle), enlever la poignée de la porte vitrée ! C’était facile, les loquets des vieilles portes étaient simplement emboîtés et tenaient en place à l’aide un petit clou. Il lui suffisait de le retirer pour ôter la poignée. Elle écouta encore mais n’entendit que le vent qui lui donnait des frissons. Il fallait qu’elle ajoute la lourde table basse pour finir sa barricade au dessus de la commode, elle devait faire vite. Elle perçut un grattement, un frottement, elle ne voyait rien, la nuit était trop noire. Dans un dernier effort, elle réussit à soulever la table et à la monter sur le marbre, bien coincée, elle ne bougeait plus. Toujours ce bruit dans le gravier, elle approcha un gros fauteuil, le plaqua et s’affaissa dedans. A ce moment, elle ne regrettait pas d’avoir conservé les vieux meubles de ses parents, si lourds. Elle sentait la soupe mais elle n’avait plus faim, elle devait rester éveillée, le grattement avait repris. Que faisait-il, que cherchait-il ? Peu à peu, son angoisse s’affaiblit, elle se détendit, plus de bruit, elle écoutait l’horloge, le vent, le feu dans la cuisinière puis, elle s’endormit.

***

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