Mon ami
J’ai couru, couru, marché, marché, marché et je me suis retrouvé devant ma maison. J’avais soif mais je n’avais pas faim, moi qui d’habitude dévorais ma gamelle tout d’un bloc.
J’ai gratté à la porte, j’ai aboyé et on m’a enfin ouvert la porte, j’étais si heureux de retrouver mes maîtres et le petit Paul s’est accroché à mon cou en pleurant. Il était heureux, lui aussi, de me revoir.
On est partis en promenade, hier, on a joué dans la campagne, on a marché dans la forêt et je n’ai pas compris pourquoi on m’a attaché à une barrière. J’ai regardé mon maître, confiant… Nous sommes naturellement confiants, nous les chiens. J’ai léché sa main quand il a fait un gros nœud, il l’a retirée brusquement. Là non plus, je n’ai pas compris mais je ne me suis pas inquiété, il était peut-être pressé. Oui, il était pressé…de partir pour ne plus voir mes yeux débordants d’amour.
Il est remonté dans la voiture sans me regarder et il m’a OUBLIE. Je n’ai pas eu peur, je savais qu’il s’en apercevrait, il reviendrait me chercher et nous serions rentrés à la maison, comme d’habitude. Mais il n’est pas revenu, je me suis assis puis couché et la nuit est tombée. Comment avait il pu oublier son compagnon, son ami, son gros bébé… Il va revenir, ce n’est pas possible, je peux compter sur lui, MON MAITRE.
Mais rien, j’ai donc rongé la corde, heureusement qu’il n’a pas choisi ma laisse en chaine ! J’ai retrouvé mon chemin et je console mon petit Paul. Jusqu’à quand ?