Les gros mots
Certains mots que l’on utilisait couramment il n’y a pas si longtemps sont devenus outrageants, tabous, on n’ose plus les prononcer, pourquoi ? Pourtant, lorsque l’on cherche leur définition, rien ne les classe dans une catégorie offensante. Pourquoi ne plus appeler un chat « un chat » ? Le politiquement correct a pris le dessus. Ne dites plus ceci mais plutôt cela. Quelle différence ? On désigne la même chose, mais on ne peut plus prononcer son nom. On ne dit plus aveugle mais « non voyant », sourd devient « mal entendant » mais on n’a rien trouvé pour muet. On pourrait dire « non parlant »… Des mots simples sont remplacés par des locutions à rallonge. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Les Marocains, Tunisiens, Algériens sont englobés dans un même mot « Maghrébins », peut-être tenaient-ils à leur origine. Leur a-t-on demandé leur avis ? Parce-que certains étaient appelés (à tort) « arabes », on a changé ce mot qui n’est absolument pas offensant mais plutôt faux. Il en est de même pour « noir », c’est devenu une insulte mais on conserve « blanc » pour faire la différence. Pourquoi ne nous appelle-t-on pas les personnes sans couleur, transparentes ou encore visages pâles ? Les « gens du voyage », là je reconnais que l’expression est bien trouvée et assez agréable à l’oreille mais « gitans » est plus court et compris de tous. Eux-mêmes revendiquent cette appellation. Là où on devrait trouver un autre mot on ne le fait pas. Le comble c’est que l’on nomme quelqu’un par des initiales comme S.D.F. Personne ne semble choqué. RMIste, Pacsé, Smicard sont aussi rentrés dans le langage courant, on n’a pas trouvé d’expression politiquement correcte pour eux. Il y aurait encore beaucoup d’exemples mais la liste est bien trop longue pour figurer ici.