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8 février 2009

Liberté ...

Lorsque ma mère m'a inscrite à l'école catholique, elle me traînait tout le long du chemin, je disais que les sœurs étaient méchantes. Je ne me souviens pas vraiment de méchanceté mais plutôt de sévérité. Il y avait la sœur Marie Xavier avec ses gros sourcils noirs, elle criait et me faisait peur et la sœur Marie Christine que je trouvais gentille. Je n’ai aucun souvenir des autres, comme si elles n’avaient été que deux dans le pensionnat. Je crois que ce qui m’a traumatisée (c’est un grand mot), c’est le fait qu’on nous obligeait à faire la sieste, assises au bureau, la tête sur les bras, sur le pupitre. C’était une torture pour moi. Les plus petits dormaient dans des espèces de lits de camp, dépliés contre les murs.

Les seuls moments agréables étaient les récréations. J’avais une toute petite mallette en carton dans laquelle ma mère plaçait des victuailles, histoire que je ne meure pas de faim. J’y trouvais, le plus souvent, pain au chocolat ou brioche, orange pomme ou mandarine, banane (toujours en piteux état) ou quelque petit sandwich à la crème de gruyère. Je me souviens très clairement de ce moment privilégié où je m’asseyais sur un banc du préau, ma valise sur les genoux. Je ne saurais pas dire s’il s’agissait d’un goûter copieux ou du déjeuner de midi. Je penche plutôt pour le déjeuner car ma valise était toujours bien bourrée. Je n’ai jamais pensé à le demander à ma mère plus tard, maintenant il est trop tard…Donc, voyant mes larmes tous les matins, elle m'a alors inscrite dans une école laïque et je n'ai plus jamais pleuré avant d'y aller.

Quelques trente ans plus tard, j’ai inscrit mon fils dans ce même pensionnat, car il n’y avait pas de place dans le public et non par foi chrétienne. J’ai retrouvé l’intérieur des grandes salles, le préau, la cour de récréation et tous ces souvenirs ont surgi de ma mémoire. Bien sûr, on proposait une heure de catéchisme non obligatoire. Je l’ai laissé libre d’y assister ou pas, il avait sept ans (l’âge de raison, dit-on), il a choisi d’y aller. Bien que ce ne soit pas ma conviction, j’estime ne pas être obligatoirement dans le vrai et je pense que cela ne peut rien apporter de négatif (lorsqu’il ne s’agit pas de bourrage de crâne). Je ne l’ai pas fait baptiser, non pas parce que j’étais contre mais parce que je ne me suis pas donné pas le droit de décider pour lui. J’estime (et c’est mon avis personnel) qu’une religion mérite d’être choisie et non imposée, on ne la transmet pas avec ses gènes. Pour moi (et certainement pour beaucoup d’autres personnes), il vaut mieux se passer de l’église et être droit que se prosterner devant une croix pour faire pardonner tous ses méfaits…

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Commentaires
M
Bonsoir,<br /> <br /> Tout à fait d'accord avec vous.<br /> A mon avis, la religion n'engendre pas que des bonnes âmes, on en a eu des preuves...<br /> <br /> Mais je ne voudrais, en aucun cas, tenter d'influencer qui que ce soit sur le besoin de croire ou pas.
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V
j'ai eu une éducation religieuse, je suis baptisée, j'ai fait ma communion et ma confirmation, je suis allée à la messe tous les dimanches pendant des années, j'ai adoré le catéchisme, sûrement parce je devais me rendre dans un foyer pour filles tenu par des soeurs adorables . j'y retrouvais toutes mes copines qui étaient placées là car leurs parents n'avaient plus leur garde et puis, maintenant, je ne crois plus, je n'ai pas baptisé mes enfants, ils choisiront peut-être un jour, je leur explique un peu la religion catholique, mais, ils n'ont vraiment pas l'air d'en avoir besoin ! pourquoi je ne crois plus, parce que j'ai rencontré trop souvent des personnes pratiquantes qui n'avaient pas les mêmes valeurs que moi, qui même faisaient du mal aux autres sous couvert de la religion .
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M
GEO<br /> <br /> Donc je n'ai pas hérité des gènes de mes parents, ma mère étant croyante et mon père voulait être enfant de coeur dans son enfance. Cependant, il a vite oublié cette idée, je n'ai jamais trouvé qu'il faisait un fervent catholique.<br /> Mon fils aussi n'a rien choisi, il connait ma position mais je ne l'ai pas influencé, du moins, je ne pense pas.<br /> Moi, j'ai été obligée d'aller à la messe tous les dimanches (pas mes frères, c'est bizarre) selon la volonté de ma mère et ma grand mère. c'était une véritable corvée. Dès que je suis arrivée à l'adolescence, j'ai tout mis au placard.<br /> <br /> Merci pour vos commentaires toujours très intéressants !<br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> LORRAINE<br /> <br /> Vos parents ne vous ont pas obligée à croire ou pas, vous avez décidé par vous-même, en toute liberté, ça devrait toujours se passer ainsi.<br /> Je ne crois pas mais je ne contredirai jamais quelqu'un qui a la foi, c'est un sujet qui ne se discute pas. Personne ne peut être certain d'être dans le vrai, ni les croyants, ni les athées. Lorsque mon fils a voulu assister au catéchisme, je l'ai laissé libre de son choix. Maintenant, il ne croit pas plus que moi, mais je ne l'ai jamais influencé dans ce sens.<br /> Pour moi, la liberté est primordiale, quel que soit le domaine, bien que parfois nous soyons obligés de suivre des idées différentes des nôtres...<br /> Lorsque vous parlez de cette religieuse qui vous a donné le goût de l'étude, je suis entièrement d'accord avec vous. C'est souvent l'enseignant qui fait le bon ou le mauvais élève (pas une généralité, cependant).<br /> Je crois aussi que l'on peut très bien s'entendre avec des personnes qui n'ont pas sa religion (ou ses idées politiques). Ce qui compte, c'est la personne elle-même.<br /> <br /> Merci, à bientôt !
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L
de l'école où j'ai fait mes études gardiennes, primaires et secondaires. Mes souvenirs sont nombreux et variés, mais dans l'ensemble plutôt bons. Mes parents n'étaient pas croyants, donc je suis venue "vierge" de tout préjugé, de toute idée quelconque, dans l'innocence de mes trois ans. Je me suis adaptée sans peine, et j'ai échappé aux messes obligatoires imposées dans d'autres établissements, tous les matins ou presque. On nous enseignait la religion, certes, mais sans contrainte. J'ai plutôt souffert de l'attitude d'une enseignante laïque, d'origine flamande, et qui nous enseignait le flamand. Comme mon père était liégeois et maman française, je n'avais aucune aptitude à prononcer de façon un peu gutturale certaine lettres comme par exemple le mot "jongen" (qui veut dire garçon). Je disais "yon-jen" (c'est phonétique, bien sûr) et me faisait sévèrement punir parce qu'il fallait dire "y-o-n-guen". Et la "mademoisselle" entraînait la classe à rire de moi. C'était injuste et j'en ai souffert. C'est l'institutrice de 4ème année, quand je fus dans sa classe, qui me rendit le goût de l'étude. C'était une religieuse, missionnaire et rentrée à Bruxlles depuis peu. Sa compréhension, sa chaleur humaine, m'ont réconciliée avec l'étude. Comme quoi tout est une question de personne, plus que de philosophie. <br /> Amitié à toi.
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G
bonjour,<br /> Il semblerait au contraire que le besoin de croire est inné chez l'homme (donc dans les gênes) c'est un atavisme...d'ailleurs très peu de gens sont athée, il sont agnostiques...c'est plus confortable le jour de la dernière heure venue...<br /> Quand au choix, tu a raison, j'ai fais la même chose, moi je suis athée (je ne tolère pas la religion), mes enfants ont choisis....rien du tout.<br /> Il semblerait que ton manque de foi sois lié à ta jeunesse dans cette école...<br /> amicamlement
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