Le progrès
Je me souviens d’une enfance heureuse mais sans excès de gâteries. Nous ne partions pas en vacances mais allions à la plage presque chaque jour d’été sauf le week-end où déjà les plages étaient surpeuplées. Nous devions le mériter pour recevoir un cadeau. Les enseignants avaient le droit de nous punir et, en arrivant à la maison, il fallait l’avouer aux parents. Nous avions des jeux simples et ne trouvions pas le temps de nous ennuyer. L’unique chaine de télévision nous suffisait largement et diffusait plus d’émissions intéressantes que de publicités. Elle n’était pas encore taxée...
Nous avons vu les débuts des Beatles, assisté en direct aux premiers pas de l’homme sur la lune et connu les grèves de mai 68 (ça, c’est moins sympa).
Nos mères (la majorité d’entre elles) ne travaillaient pas, enfin, quand je dis « ne travaillaient pas » je veux dire à l’extérieur car, les pauvres, elles avaient de quoi occuper largement leurs journées. Pas de mouchoirs ni de couches jetables, que du durable mais quelle corvée ingrate ! Pas de fer à vapeur ni de pressing, mais des petits fers en fonte que l’on chauffait sur les fameuses cuisinières à charbon. Les fers électriques sont adoptés très vite ainsi que les cocottes minute et l'aspirateur.
Aujourd’hui, si on nous enlevait téléphones, ordinateurs, voitures, appareils ménagers et tout ce qui rend notre vie plus facile, nous serions bien embêtés ! Nous avons, peu à peu, pris l’habitude du confort et c’est normal. Bien que l’on pense qu’avant on vivait très bien sans tout le superflu, il n’est pas possible de revenir en arrière. Si certains essaient de retourner à un style de vie rudimentaire, sans électricité ni eau courante, fondus dans la nature, c’est très courageux mais il faut admettre qu’ils sont si peu nombreux que leurs efforts et privations sont totalement inutiles. Le progrès est plus fort que nous…
Nous ne nous retournons pas sur le passé mais il faut reconnaître que nous avons eu beaucoup de chance de vivre cette époque. Pas tant de drogue, très peu de chômage et surtout, pas de cet affreux virus.
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