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7 novembre 2008

La bicyclette

Martine avait douze ans, Fritz son copain en avait treize. Enfin, elle ne le considérait pas vraiment comme un copain mais plutôt comme un « pot de colle », toujours derrière elle, tenace. Elle avait un caractère indépendant et un petit côté « garçon manqué ». D’ailleurs, sa mère le lui disait souvent mais ça ne la contrariait pas, elle en était même assez fière.

Martine avait toujours rêvé d’avoir une bicyclette sans jamais l’obtenir pourtant elle recevait de beaux cadeaux mais celui-là n’était jamais arrivé. Etait-ce trop cher pour le budget de ses parents, elle n’y croyait pas. Sa copine Jeanne dont les parents n’étaient pas plus fortunés en avait reçu une pour Noël. Ce n’était pas non plus une question de sécurité car la maison où vivait la famille de Martine était située dans une grande propriété clôturée. Fritz, lui aussi, possédait un vélo. Mais c’était un grand vélo de garçon avec une barre horizontale assez gênante lorsque l’on s’arrêtait. Cela n’embêtait pas trop Martine, elle se débrouillait pour s’approcher des marches du perron pour en descendre.

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Ce jour là, Fritz arriva sur son grand vélo, tout sourire, il savait que Martine lui demanderait de le lui prêter. Il avait l’air radieux, pas beau du tout mais sûr de lui, comme un petit coq, attendant la question fatidique.

« Je te prête mon vélo à condition que tu m’embrasses » dit-il à Martine qui n’en croyait pas ses oreilles. Il ne demandait pas une simple bise mais un vrai baiser sur la bouche, comme au cinéma. Mais il se prend pour qui, se dit-elle, il rêve, mais bon, je trouverai toujours un moyen de me débiner…

« Oui, mais après » répondit-elle. Elle monta sur le vélo et s’en donna à cœur joie pendant près d’une heure. Elle passait et repassait devant le pauvre garçon assis sur les marches de la maison attendant patiemment la récompense promise. Puis, Martine se dit qu’il fallait rentrer, il devait être assez tard, sa mère ne l’avait pas encore appelée mais ça ne saurait tarder. Elle se dirigea vers le perron et vit Fritz se lever d’un bond.

« Le pauvre, s’il croit que c’est arrivé, il se met le doigt dans l’œil » pensa-t-elle. Elle sauta du vélo avant qu’il n’ait eu le temps de réagir. Elle couru vers la porte de la maison en criant : « attends-moi, ma mère m’a appelée, je reviens ».

Il attend encore…

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