Le français écorché
Je passe peut-être pour une vieille ronchon qui ne parle que parce qu’elle a une langue mais je ne crois être la seule à réagir devant les « nouvelles expressions » qui écorchent bien des oreilles.
Je parlais, hier, ou plutôt mercredi, de ces mots qui commencent à envahir notre quotidien, j’y reviens et je n’ai pas honte, pas du tout ! Comment pouvons- nous adopter un langage « poubelle » ? C’est un peu fort, peut-être, on va dire « fourre tout », où tout est bon à emmagasiner malgré la richesse de notre vocabulaire. Je ne m’indigne pas systématiquement sur tout ce que les autres langues nous apportent, bien au contraire. Les expressions qui ne sont pas traductibles ne doivent pas l’être à tout prix et rester telles qu’elles sont. Les franciser n’apporte rien plus. Là, je radote un peu, je l’ai déjà dit…
Hier, au journal télévisé j’ai entendu « la défenseure », je ne sais pas si c’est moi mais je trouve ça particulièrement moche. Puisque ce mot n’a pas de féminin (défenderesse est le féminin de défendeur), laissons-le ainsi. Il en est de même pour professeure, auteure, écrivaine et bien d’autres. Les femmes sont-elles vraiment offusquées que le métier qu’elles exercent n’ait pas de féminin, je ne le crois pas. Pas toutes du moins ! Bien que l’on dise que ce sont les hommes qui ont créé la langue, les femmes (en majorité) mènent la barque.
Par contre, le langage des jeunes est loin de me déplaire. Certaines expressions sont plutôt sympathiques comme « t’inquiète, j’assure », « c’est trop cool » ou « j’te kiffe grave ». Leur écriture intuitive, elle, risque de mettre un sacré coup à leur orthographe mais bon, il faut considérer qu’elle ne leur sert que pour s’envoyer des SMS.
On ne peut nier que la langue s’enrichit chaque jour de mots venus d’ailleurs mais on est en droit de se demander pourquoi on complique lorsque tout est clair.